Tran To Nga

Cette année encore, le Comité de soutien à notre amie Tran To Nga était présent à la Fête de l’Humanité.

Pour cette nouvelle édition, le Comité a été épaulé dans sa logistique par les jeunes de l’Union des Jeunes Vietnamiens de France qui n’ont pas ménagé leurs efforts pour monter/démonter le stand, distribuer les tracts, vendre les sandwiches et boissons. Cette partie de travail est importante puisqu’elle permet de payer l’emplacement du stand, les frais d’eau, d’électricité. Qu’ils en soient ici remerciés.

Les résultats de notre présence sont très encourageants. Beaucoup de nouveaux visiteurs qui ne connaissaient pas l’Agent Orange, le procès, sont venus signer la pétition (près de 500 signataires dont 156 désirent recevoir régulièrement des informations et 43 souhaitent participer aux campagnes que nous pourrions mettre en place). Une cinquantaine de personnes a assisté à la rencontre organisée le samedi 15 à 16 h à notre stand autour de Tran To Nga et de son avocat maître William Bourdon.

Les informations qui nous ont été données concernant le procès et ses avancées nous confortent dans le fait que notre soutien militant et financier est nécessaire car le combat sera long. Le juge a changé, il demande de nouvelles informations, précisions, en particulier sur la fusion Bayer Monsanto. Les échanges avec Tran To Nga, maître William Bourdon et les visiteurs ont duré 45 minutes dont nous sommes ressortis plus combatifs : William Bourdon a insisté sur le fait que la voix des citoyens doit se faire entendre, qu’elle est entendue de plus en plus (via les médias) et que le juge est finalement un citoyen comme un autre et ne peut être insensible à ce qu’il lit ou entend. Donc William Bourdon nous invite à continuer nos actions, même s’il nous déconseille de faire des manifestations devant le Tribunal d’Évry, les juges n’aimant pas être sous pression… L’audience du 17 décembre 2018 ne sera encore qu’une audience de mise en état. Nous espérons qu’à cette audience le juge établira le calendrier des plaidoiries et qu’ainsi, en 2019, les plaidoiries pourront enfin commencer.

Le dimanche, à 14 h 30, le comité de soutien invitait les visiteurs au stand du journal Nhan Dan pour un débat intitulé De l’Agent Orange au glyphosate, Monsanto toujours introduit par Hélène Luc.

André Bouny est intervenu pour expliquer l’origine du procès de Tran To Nga en France, en rappelant le procès mené aux États-Unis d’Amérique par les victimes vietnamiennes de l’Agent Orange (déboutées deux fois) et le Tribunal International d’Opinion qui s’est tenu à Paris en 2009.

William Bourdon, avocat de Tran To Nga

C’est à cette occasion que des juges venus des cinq continents reconnaîtront le crime d’écocide et que l’idée de faire un procès commencera à germer. Pierre Journoud, en tant qu’historien, a rappelé que le Vietnam fut le théâtre de la plus grande guerre chimique de toute l’histoire de l’humanité. Monsieur Nguyen Thiep, Ambassadeur de la République Socialiste du Vietnam, a remercié les associations, les amis qui soutiennent Tran To Nga dans son combat.

Alain Bonnet pour l’association du Village de l’Amitié de Van Canh, Nicolas Pluet pour l’AAFV, Thuy Tien Ho pour le Comité de soutien et Kim Vo Dinh pour le Collectif Vietnam Dioxine entouraient Tran To Nga pour répondre aux questions de l’auditoire et témoigner des actions concrètes menées en France comme au Vietnam.

En quittant la Fête de l’Humanité, nous nous sommes donné rendez-vous à l’année prochaine, soit pour fêter la victoire du procès de notre amie Tran To Nga, soit pour continuer le combat à ses côtés.

Thuy Tien HO

De nombreux témoignages

Suite à la Fête de l’Humanité, Tran To Nga a reçu de nombreux et émouvants témoignages de soutien. Parmi ceux-ci :

« Bonjour Madame Nga,
Je me suis rendue à la Fête de l’Humanité le week-end dernier, et cet étrange stand « Agent Orange » a attiré mon attention. J’ai eu droit aux explications de long en large d’un monsieur qui m’a fait me rendre compte de l’ampleur de cette guerre qui est si peu traitée dans les écoles françaises aujourd’hui. Je vous ai aperçue au stand, je n’ai pas osé m’approcher, je n’aurai de toutes façons pas eu grand chose à vous dire, je ne savais encore rien. Mais je viens à l’instant de finir votre livre, et j’ai été secouée par beaucoup d’émotions. On doit vous le répéter beaucoup, mais je salue votre courage, votre honnêteté et votre humilité. Vous m’insufflez un élan de volonté pour prendre part activement aux causes que je défends et pour donner un sens à mon existence. Je suis encore jeune, à peine 20 ans, et j’ai jusque-là eu tendance à croire que l’âme révolutionnaire ne dure qu’un temps, celui de la jeunesse, qui s’éteint face à l’incapacité à changer les choses comme j’ai pu le voir sur le visage de tous les adultes qui m’entourent. Vous êtes le contre-exemple qu’il me fallait pour avoir foi en mes convictions.
Je reste cependant assez perplexe quant à l’absence de médiatisation sur l’après-guerre au Vietnam (comme beaucoup d’autres, finalement) et je suis de près le déroulement du procès que vous menez actuellement. Je ne peux que vous souhaitez du courage à venir…
Ceci n’est pas un mot qui vous témoigne mon admiration, ce serait trop futile, mais ma reconnaissance envers votre profonde humanité. Merci. »
Andrijana MILOSEV

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